D’audace et de liberté

D’audace et de liberté d’Akli Tadjer
France, 1947, Adam, algérien, est installé en banlieue parisienne où il vit une vie paisible après avoir combattu pour la France. Il travaille avec sa petite amie qui a repris la tannerie de son père. Leur vie est bousculée lorsque celle-ci apprend que son père, qu’elle croyait mort dans un camp de concentration, est en réalité installé en Israël où il lui construit une nouvelle vie.
Dès lors, trois chemins s’offrent à Adam : retourner en Algérie, s’installer en Israël et se battre pour sauvegarder son amour ou s’installer définitivement en France où la politique prend une place prépondérante eu égard à la guerre d’indépendance qui se profile.

Dans son livre, Akli Tadjer mêle plusieurs thèmes : la liberté, les origines, (doit-on rester fidèles à ses racines ou s’en émanciper ?), l’amour, l’engagement politique, la paternité.
Adam est l’une de ces personnes discrètes que l’on croise par hasard et qui nous raconte une vie à la richesse insoupçonnée. Une des ces personnes que l’on ne recroise pas mais que l’on n’oublie pas non plus.

De la même façon, « D’audace et de liberté » ne s’oublie pas.

La leçon du mal

La leçon du mal de Yûsuke Kishi
Ce livre serait-il la bonne surprise de cette rentrée littéraire ?
Seiji Hasumi est le professeur parfait, excellent pédagogue, soucieux de ses élèves. Du moins en apparence car au fil des pages, nous découvrons un dangereux psychopathe qui n’hésite pas à se servir de son statut pour obtenir des faveurs sexuelles ou se débarrasser de ses élèves les plus gênants.

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Des jours meilleurs

Des jours meilleurs de Jess Walter
Rye et Gig, sont frères et Hobos : ces hommes mi-travailleurs mi-vagabonds qui passaient de villes en villes à bord des trains pour trouver du travail au début du XXème siècle.
A Spokane, petite ville ouvrière, Rye trouve un début de stabilité et envisage de s’y établir. Mais Gig est porté par un idéal et se lie au syndicat de la ville.

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Ce matin, un lapin…

Ce matin, un lapin… d’Antti Tuomainen
Henri hérite du parc d’attraction de son frère et de tous les problèmes qui vont avec, dont certains, plus gros que prévu…
L’avantage avec Antti Tuomainen, c’est qu’on sait à quoi se tenir. On sait moins où le ranger par contre : polar ou littérature ?
De fait, les polar rigolo de l’auteur suédois raviront davantage les amateurs de comédies avec un soupçon de polar que les vrais amateurs du genre. Et de ce point de vue, ils ne seront pas déçus (si tant est que l’on soit sensible à l’humour scandinave).
Ainsi, les évènements s’enchaînent pour Henri, type ordinaire et très cartésien, qui en plus de se battre contre les méchants va ouvrir ses chakras auprès de sa jolie employée.
Rien de très original donc mais une lecture sympathique.



La forêt rouge

La forêt rouge de Nils Auram
Elrick vit depuis toujours dans une forêt avec laquelle il communique et vit en parfaite harmonie jusqu’au jour où une inconnue traverse son monde et chamboule sa vie.
Ving ans plus tard, Elrick est obsédé par l’idée de détruire sa forêt jadis tant aimée pour se venger, mais de quoi ?

Il faut se laisser porter par ce récit (un récit comme on n’a plus guère l’occasion d’en lire) à la fois onirique et cruel pour entrer dans un monde qui n’est pas sans rappeler celui de Robert Holdstock.

Si l’ensemble n’est pas entièrement maîtrisé, on est happé par cette vengeance et par l’univers que Nils Auram parvient à créer.

Labyrinthes de Franck Thilliez

Labyrinthes de Franck Thilliez

Labyrinthes de Franck Thilliez
Lorsqu’on nous annonce un nouveau Thilliez, Bussi… et maintenant Norek, on est à la fois content et toujours un peu inquiet : la qualité sera-t-elle au RDV ? Comment se renouveler et continuer à surprendre quand on écrit un livre par an ? Où trouver de nouvelles inspirations ? Franck Thilliez semble avoir trouvé la réponse : chez lui-même !
Depuis plusieurs ouvrages, Thilliez tisse des correspondances entre ses livres. Celui-ci n’échappe pas à cette nouvelle règle. Les fans apprécieront, les autres auront peut-être envie de lire le livre cité. Certains pourraient également y voir un coup de marketing (vous avez aimé ce livre, lisez celui-ci pour en savoir plus). A vous de juger.
C’est donc entre auto-citations et clins d’oeil que l’auteur nous entraîne dans une histoire que l’on pourrait résumer par la chanson de Jeanne Moreau : « J’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien ». Mais c’est déjà presque en dire trop, alors ne disons rien de plus.

Attardons-nous plutôt sur cette mise en abyme durant laquelle Thilliez nous convie à une réflexion sur la violence dans l’art, qu’elle soit du côté des artistes ou des spectateurs. Un thème qui n’est pas sans rappeler « Appartement 16 » d’Adam Nevill.
Tant qu’il y était, il aurait pu également davantage se pencher sur cette obsession des auteurs de thrillers pour les femmes kidnappées, violées, torturées qui devient franchement lassante. Une façon de dénoncer la violence faite aux femmes ? A d’autres !

Reste que Thilliez sait décidément maintenir la tension et distiller ses indices jusqu’au bout, même si on devine un coup de théâtre à la Bussi avant la moitié du livre, mais chuuut, pas de spoil.

Ainsi, à défaut d’être le plus original, ce nouvel opus est très efficace. Mais n’attend-t-on pas un peu plus de Franck Thilliez ?

Les corbeaux, les vestiges de l’arsenal

Les corbeaux, les vestiges de l'Arsenal de Lydie Blaizot

Les corbeaux, les vestiges de l’arsenal de Lydie Blaizot.
Nayeli est une jeune-femme débrouillarde qui a le don de voir les fantômes et d’interagir avec eux. Ce qu’elle fait d’ailleurs avec son ami Thomas. Jusqu’au jour où elle reçoit l’appel de son futur Maître, celui qui doit la former et lui apprendre à contrôler son don avant que celui-ci ne devienne un danger pour elle-même.
Nayeli et Thomas quittent donc le Havre pour Cherbourg où, dès son arrivée, une affaire de la plus importance requière son Maître, Reynard Bonniface.
Cette affaire concerne l’Arsenal, endroit lugubre et lieu de phénomènes étranges, suite à la Tempête, évènement dont on devine une portée quasi-apocalyptique.

« Les corbeaux » s’inscrit dans la tradition Steam Punk avec juste ce qu’il faut de machines à vapeur, de personnages tout de noir vêtus…
Si l’intrigue est intéressante et bien ficelée, ce sont surtout les personnages qui retiennent l’attention. Tous traités de façon quasiment égale, on s’attache facilement à eux et on se prend à vouloir les retrouver dans de nouvelles aventures.
D’ailleurs, Lydie Blaizot laisse suffisamment de mystère pour un deuxième opus, et qui sait, peut-être une série. On l’espère en tout cas.