Labyrinthes de Franck Thilliez
Lorsqu’on nous annonce un nouveau Thilliez, Bussi… et maintenant Norek, on est à la fois content et toujours un peu inquiet : la qualité sera-t-elle au RDV ? Comment se renouveler et continuer à surprendre quand on écrit un livre par an ? Où trouver de nouvelles inspirations ? Franck Thilliez semble avoir trouvé la réponse : chez lui-même !
Depuis plusieurs ouvrages, Thilliez tisse des correspondances entre ses livres. Celui-ci n’échappe pas à cette nouvelle règle. Les fans apprécieront, les autres auront peut-être envie de lire le livre cité. Certains pourraient également y voir un coup de marketing (vous avez aimé ce livre, lisez celui-ci pour en savoir plus). A vous de juger.
C’est donc entre auto-citations et clins d’oeil que l’auteur nous entraîne dans une histoire que l’on pourrait résumer par la chanson de Jeanne Moreau : « J’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien ». Mais c’est déjà presque en dire trop, alors ne disons rien de plus.
Attardons-nous plutôt sur cette mise en abyme durant laquelle Thilliez nous convie à une réflexion sur la violence dans l’art, qu’elle soit du côté des artistes ou des spectateurs. Un thème qui n’est pas sans rappeler « Appartement 16 » d’Adam Nevill.
Tant qu’il y était, il aurait pu également davantage se pencher sur cette obsession des auteurs de thrillers pour les femmes kidnappées, violées, torturées qui devient franchement lassante. Une façon de dénoncer la violence faite aux femmes ? A d’autres !
Reste que Thilliez sait décidément maintenir la tension et distiller ses indices jusqu’au bout, même si on devine un coup de théâtre à la Bussi avant la moitié du livre, mais chuuut, pas de spoil.
Ainsi, à défaut d’être le plus original, ce nouvel opus est très efficace. Mais n’attend-t-on pas un peu plus de Franck Thilliez ?